• FAIRE GRÈVE ET MANIFESTERPARTOUT EN FRANCE LE 12 OCTOBRE ET APRÈS 

     Crise économique, sociale et politique

     La crise économique et sociale se poursuit et les inégalités sociales continuent de se creuser. Malgré cela, le gouvernement s'attache à défaire les acquis sociaux conquis par les salarié-es et prépare un budget de rigueur sans précédent pour 2011, dont les conséquences se feront sentir dans l’enseignement professionnel, comme dans tous les secteurs.

     Non content de s'en prendre aux retraites, le gouvernement décide de couper dans tous les domaines : assurance maladie dégradée, ponction du logement social, asphyxie des collectivités territoriales, gel des salaires dans la fonction publique… C'est encore et de façon prononcée sa façon de faire payer la crise et les effets de sa politique aux salarié-es.

     Avec les annonces sécuritaires, xénophobes, et une politique d’expulsion et de stigmatisation des Roms, non seulement le gouvernement veut détourner l'attention des citoyens de sa politique antisociale et du saccage des retraites, mais il reprend et applique les idées de l’extrême droite. Avec le projet de loi Besson sur l'immigration, il atteint à la conception universelle de la citoyenneté en créant deux catégories de citoyens. Le SNUEP-FSU condamne fermement cette politique et ces manœuvres qui ne respectent pas les droits humains fondamentaux et les principes républicains élémentaires. Dans une période de crise, ce sont des mesures en faveur de la justice et de la protection sociale que nous nous devons d'exiger, des mesures permettant à chacun-e de vivre dignement sans stigmatiser telle ou telle catégorie de la population.

     Le SNUEP-FSU condamne aussi les atteintes aux droits syndicaux et les pressions sur les militant-es qui sont régulièrement le fait du gouvernement (récente affaire de Cannes).

     Dans ce contexte, les militant-es du SNUEP-FSU se félicitent de l'euromanif qui a rassemblé près de 100 000 personnes à Bruxelles le 29 septembre pour dénoncer les politiques d'austérité en Europe, de la même façon qu'ils saluent l'extraordinaire mobilisation des 10 millions de grévistes en Espagne.

    Feu sur la Fonction publique

    Le gouvernement poursuit sa politique de suppressions de postes dans la FP et par la même dégrade les services publics. Education, santé, justice, territoriale, culture, recherche, environnement…ne sont pas pour lui des moyens pour réduire les inégalités sociales et contribuer à plus de justice sociale mais des charges inutiles.

    Le SNUEP-FSU estime qu'il est possible d'inverser les choix actuels et affirme que les services publics sont une richesse pour les citoyen-nes. Le gouvernement doit renoncer à la RGPP, au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite, politique qui le conduit à prévoir 32 000 suppressions d’emploi dans la Fonction publique d'Etat en 2011. Il demande à l’Etat de rechercher d'autres sources de financement (suppression du bouclier fiscal...) et d’assurer une meilleure répartition des richesses.

    Les attaques contre la Fonction publique infligent des régressions sans précédent aux agents publics : fin de la CPA, restriction du minimum garanti des pensions, fin du dispositif de départ anticipé pour les mères de 3 enfants, alignement des taux de cotisation… La réforme des retraites en plus des mesures communes à tous les salarié-es comme le recul des bornes d’âge, conduiraient à une perte de pouvoir d’achat, une baisse du niveau des pensions, le creusement des inégalités entre les hommes et les femmes.

    Feu sur l’Education nationale

    Le Ministre de l’Education poursuit son démantèlement du service public d'éducation et reste sourd aux revendications syndicales : réforme de la formation des enseignants, suppressions de postes, mise en place du dispositif CLAIR, véritable coup de poignard dans le dos de nos statuts annonçant l’abandon de toute autre forme de politique d’éducation prioritaire, « gouvernance » des établissements, développement de la précarité, … et passe en force sur tous les dossiers (réforme formation professionnelle, bac pro 3 ans… malgré le rapport alarmant de l’IGAEN). En développant l’apprentissage, le gouvernement veut supprimer les lycées professionnels, comme le souhaite le Medef, et exclure encore davantage les jeunes du système éducatif avec des départs sans diplôme.

    Le SNUEP-FSU appelle dans un premier temps à refuser le dispositif CLAIR dans les CA et il soutient toutes les initiatives locales.

    En réduisant le nombre d’adultes dans le LP, Le gouvernement prend le risque d’une dégradation des conditions de travail pour tous les personnels et renonce à la réussite de tous les élèves. A ce propos, Le SNUEP-FSU rappelle son opposition à la présence de policiers dans les établissements qui ne constitue en aucun cas une politique éducative de prévention.

    De même, Le SNUEP-FSU réaffirme son opposition à la politique de rigueur et à la suppression massive de postes dans l’EN.

    Les conditions d’entrée désastreuses dans le métier des nouveaux enseignant-es sans formation professionnelle réelle et sérieuse mettent en évidence le mépris des stagiaires, des élèves et de la profession enseignante. L’absence de cadrage national ajoute à la confusion et aux inégalités de cette rentrée.

    Le SNUEP-FSU réaffirme la nécessité d’une vraie formation pour les personnels.

    Mais l'heure n'est pas seulement à l'indignation et la colère. A cette rentrée, elle est aux mobilisations pour imposer nos revendications.


  • Le SNUEP-FSU réaffirme son opposition à la réforme destructrice de la voie professionnelle qui se généralise à la rentrée 2009. Le dossier n’est pas clos : le SNUEP-FSU demande au ministère d’être reçu régulièrement pour porter ses propositions sur une réelle rénovation de l’enseignement professionnel.

     En cette rentrée, le CN constate que la mise en place précipitée et à marche forcée de cette réforme occasionne de graves dysfonctionnements dans de nombreux établissements :

    - Non-application des grilles horaires ;

    - Accompagnement personnalisé non affecté dans l’emploi du temps des élèves ;

    - Conditions d’enseignement dégradées (augmentation des effectifs par classe, sections regroupées, diminution des dédoublements …) ;

    - Augmentation des heures supplémentaires imposées qui engendre une dégradation des conditions de travail ;

    - Elèves non affectés et de plus en plus d’affectations non choisies.

     Entre les objectifs affichés (diminution des sorties sans qualification et élévation du niveau de qualification) et les prétendues solutions apportées par la réforme ainsi que les moyens mis en œuvre pour la mettre en place, le fossé se creuse.

    La dure réalité de cette réforme imposée sans réelle concertation avec les personnels, se révèle aux enseignants qui la vivent de plus en plus mal.

    C’est la nature même de cette réforme qu’il faut remettre en cause et pas seulement sa mise en application par les rectorats comme certaines organisations syndicales voudraient nous le faire croire. Cette réforme a été avant tout élaborée pour supprimer massivement des postes de PLP.

    Ce sont les solutions préconisées par celle-ci pour prévenir les sorties sans qualification qui sont inadaptées, inapplicables et même dangereuses pour l’avenir de l’enseignement professionnel.

     Le SNUEP-FSU dénonce entre autres le peu d’accompagnement des collègues qui sont confrontés à ces profonds changements. Les enseignants sont de plus en plus livrés à eux mêmes pour mettre en œuvre la partie pédagogique de la réforme.

     Le SNUEP-FSU demande que chaque discipline enseignée bénéficie d’un horaire hebdomadaire et d’un programme national officiel, ce qui n’est pas le cas pour certaines disciplines professionnelles (la construction par exemple).

     Le SNUEP-FSU demande que des formations soient mises en place rapidement afin d’accompagner tous les enseignants qui le désirent dans la mise en œuvre des nouveaux programmes.

     L’autonomie accrue donnée aux Etablissements dans l’application des grilles horaires est source de désorganisation et ne garantit plus l’équité et l’unité de formation sur l’ensemble du territoire national. L’application de ces grilles engendre une augmentation des effectifs par classe et une diminution des dédoublements qui ne permettent pas de mettre en place les conditions de la réussite et d’évaluation de tous les élèves. Cette nouvelle organisation vise avant tout à faire des économies de postes par une gestion plus souple des services des enseignants au détriment de la qualité d’accueil et d’enseignement des élèves.

     Le SNUEP-FSU demande le retour à des grilles horaires hebdomadaires et nationales par disciplines. Il demande aux collègues élus aux CA de contrôler le volume horaire qui doit être officiellement alloué aux élèves. Il condamne toute mise en compétition des disciplines que ce soit pour le calcul du volume horaire complémentaire, pour les heures projet et pour l’accompagnement personnalisé. Il demande à ce que les conditions d’enseignement soient réellement améliorées notamment en rétablissant les seuils de dédoublement.

     Le conseil pédagogique est un autre outil de dérèglementation administrative qui court-circuite parfois le CA. Or, il risque de prendre de plus en plus d’importance dans le cadre de l’application de cette réforme. Le SNUEP-FSU appelle les collègues à être vigilants sur le rôle donné à ces conseils.

    La seule réponse à la difficulté scolaire ne peut pas être le renoncement, la baisse des exigences ou des contenus disciplinaires. Le SNUEP-FSU constate que les seules passerelles envisagées sont des passerelles « descendantes » et que pour l’instant aucun dispositif viable n’est envisagé pour permettre à des élèves de CAP de poursuivre des études. Aucun moyen particulier (classe d’adaptation, par exemple) ne semble mis en œuvre pour permettre l’éventuelle « réintégration » des élèves issus d’un CAP, en classe de 1ère Bac Pro. Par ailleurs, les passerelles entre voie technologique et voie professionnelle, supposées théoriquement fonctionner dans les 2 sens, ne seront pas sans poser de réels problèmes d’adaptation aux élèves concernés. Difficile pour les élèves de seconde de la voie professionnelle de s’intégrer dans des classes de première technologique, sachant que les classes d’adaptation semblent vouées à la disparition.

     Le SNUEP-FSU réaffirme que l’accompagnement personnalisé ne pourra à lui seul compenser la disparition d’une année entière de formation. En tout état de cause, le SNUEP-FSU demande que ces heures soient dans le service des enseignants étant donné que l’accompagnement des élèves a toujours été une mission essentielle pour les PLP (par exemple en proposant un service 15 heures cours + 3 heures d’accompagnement). Il demande que cette aide soit réellement mise en place et applicable pour chaque élève. Il rappelle que cet accompagnement doit être utilisé dans le cadre pédagogique et s’opposera à toute dérive et notamment à son utilisation pour transférer les missions des COPsy vers les enseignants. Il dénonce les dérives déjà constatées à la rentrée (accompagnement personnalisé en HSE, variable d’ajustement pour les services des enseignants, non attribution de ces heures dans l’emploi du temps des élèves …).

     Le SNUEP-FSU condamne le CCF et son développement, notamment dans le cadre de la mise en place de la certification intermédiaire.

    Le SNUEP-FSU rappelle son attachement au caractère national des diplômes. Il demande le retour à une réelle formation aboutissant à un diplôme de niveau V reconnu par les branches professionnelles.  Le développement des CAP ne peut être l’unique solution à ce problème ; il doit déjà répondre à l’insertion professionnelle des élèves dits prioritaires. Un parcours  progressif doit être proposé aux élèves en difficulté du collège pour leur permettre d’accéder à un niveau IV de formation.

     Le SNUEP-FSU s’attachera à contrer la campagne de désinformation sur la réforme.

    Le SNUEP-FSU demande le rétablissement du parcours en 4 ans (BEP 2ans + Bac Pro 2ans) afin que tous les élèves puissent bénéficier de réelles chances de réussite par la voie professionnelle.

    Le SNUEP-FSU demande que les modalités de l’épreuve de contrôle en Bac Pro soient calquées sur celles de l’épreuve de rattrapage du Bac général et technologique.

     Le SNUEP-FSU appelle l’ensemble des collègues à se mobiliser pour défendre leurs conditions de travail, leur statut, leurs emplois pour préserver la qualité des enseignements et du service public et laïque de l’enseignement professionnel.


  • Syndicat au front des luttes contre la mise en place de la réforme du BAC PRO en 3 ans, le SNUEP-FSU n’a eu de cesse de dénoncer à la fois la méthode et les moyens utilisés par le gouvernement pour répondre aux difficultés bien réelles rencontrées par notre système d’éducation. L’échec scolaire et la persistance des sorties sans qualification en sont des exemples manifestes.

    La baisse du volume horaire de formation et la suppression des parcours en quatre ans ne nous paraissent toujours pas une réponse pertinente dans ce domaine. Cette réforme est avant tout dictée par le dogme  du « toujours faire mieux avec moins » qui s’inscrit dans le cadre de la RGPP et qui participe aux objectifs du gouvernement des suppressions de postes massives.

    Ainsi, Le SNUEP-FSU réaffirme son opposition à cette réforme et continue à en demander la remise à plat. Il est porteur d’autres propositions pour faire réussir tous les jeunes. Il considère qu’il faut donner les moyens à l’école pour faire réussir tous les jeunes et notamment les plus éloignés de la culture scolaire. C’est dans l’école que l’on doit répondre aux difficultés scolaires et permettre ainsi une élévation du niveau de qualification de tous.

     

    Force est de constater que la réforme se met en place et laisse dans l’expectative beaucoup de collègues. Celle-ci va les confronter à l’ampleur des transformations que va engendrer cette réforme qui dépasse largement les annonces du gouvernement et qui prétend redonner les lettres de noblesse à la voie professionnelle.

    Le SNUEP-FSU demande au gouvernement de mettre en place une évaluation des dispositifs liés à cette reforme notamment :

    -       les conséquences de la réforme sur l’offre de formation niveau V ;

    -       un bilan sur la mise en place effective de passerelles et notamment d’un réel parcours en 4 ans ;

    -       un bilan sur l’aide personnalisée ;

    -       un bilan sur les conséquences de la mise en autonomie des établissements ;

    -       un bilan de l’évaluation de la certification intermédiaire et plus généralement sur la mise en place des CCF.

    À terme, ce sont les résultats relatifs aux objectifs affichés qu’il faudra évaluer et notamment, le nombre de sortie en cours de cycle, le nombre d’élèves à l’accès au niveau IV ainsi que le ratio d’accès aux BTS.

    Nous demandons que la réforme de la voie professionnelle ne soit pas déconnectée de la réforme du lycée général et technologique. Ainsi la réforme « des lycées » doit prendre en compte la voie professionnelle. Les trois voies de formations doivent être pensées ensemble et les passerelles facilitées pour passer d’une voie à une autre. Le SNUEP-FSU et sa fédération réaffirment le maintien des trois voies de formations (des propositions sur la réforme « des lycées » ont été faites en ce sens dans un 4 pages FSU, - à consulter sur snuep.com ndlr).

    Exclu par le ministère des groupes de discussions relatifs à la mise en place de la réforme du BAC PRO en 3 ans, le SNUEP-FSU souhaite être consulté dans le cadre de l’évaluation du dispositif. Nous sommes persuadés que cette réforme ne peut s’appliquer en l’état sous peine de sacrifier un grand nombre d’élèves.

    Le SNUEP-FSU est force de proposition pour une amélioration de la voie professionnelle.

    De surcroit, le SNUEP-FSU dénonce :

    -        la mise en autonomie des établissements qui participent de la déréglementation de l’organisation des enseignements, de la mise en concurrence des disciplines nuisible au fonctionnement et au travail d’équipe nécessaire ;

    -       la multiplication des heures supplémentaires qui participe à la dégradation des conditions de travail et du service effectué ;

    -       la multiplication des CCF ;

    -       la dévalorisation et la déprofessionnalisation des diplômes de niveau V et IV.

    Le SNUEP-FSU reconnaît l’accès à la formation et à la qualification comme étant un droit fondamental de tous les citoyens qui doit être développé et amélioré dans le cadre de la formation tout au long de la vie.

    Il réaffirme que la formation initiale est une étape primordiale dans ce cadre, qu’elle doit être renforcée et permettre une élévation du niveau de formation initiale pour tous les jeunes. Elle doit rester sous la compétence et le contrôle de l’État afin de garantir l’accès de ce service public à l’ensemble des jeunes.

    Le SNUEP-FSU participe et participera au débat sur la mise en place d’un service public régional de la formation professionnelle, dans la FSU et avec d’autres organisations, qui puisse garantir que l’enseignement initial professionnel reste public, laïque et national. Le SNUEP-FSU réaffirme que l’enseignement professionnel public est le modèle le plus adapté pour faciliter l’accès à une formation tout au long de la vie.

    Le SNUEP-FSU continuera à lutter pour conserver le caractère national des formations et des diplômes. La formation professionnelle doit dépendre d’une politique nationale d’Etat. Il s’opposera à toute disparition des LP et des SEP par la mise en concurrence entre les voies et les parcours de formation et à leur remplacement par des formations régionales le plus souvent en apprentissage.

    Plus que jamais, dans un contexte de crise, le SNUEP demande à ce que l’Etat investisse dans l’EN car l’élévation du niveau de formation de tous est le meilleur investissement pour l’avenir.