• MOTION DU 18 ET 17 SEPTEMBRE 2009

    Le SNUEP-FSU réaffirme son opposition à la réforme destructrice de la voie professionnelle qui se généralise à la rentrée 2009. Le dossier n’est pas clos : le SNUEP-FSU demande au ministère d’être reçu régulièrement pour porter ses propositions sur une réelle rénovation de l’enseignement professionnel.

     En cette rentrée, le CN constate que la mise en place précipitée et à marche forcée de cette réforme occasionne de graves dysfonctionnements dans de nombreux établissements :

    - Non-application des grilles horaires ;

    - Accompagnement personnalisé non affecté dans l’emploi du temps des élèves ;

    - Conditions d’enseignement dégradées (augmentation des effectifs par classe, sections regroupées, diminution des dédoublements …) ;

    - Augmentation des heures supplémentaires imposées qui engendre une dégradation des conditions de travail ;

    - Elèves non affectés et de plus en plus d’affectations non choisies.

     Entre les objectifs affichés (diminution des sorties sans qualification et élévation du niveau de qualification) et les prétendues solutions apportées par la réforme ainsi que les moyens mis en œuvre pour la mettre en place, le fossé se creuse.

    La dure réalité de cette réforme imposée sans réelle concertation avec les personnels, se révèle aux enseignants qui la vivent de plus en plus mal.

    C’est la nature même de cette réforme qu’il faut remettre en cause et pas seulement sa mise en application par les rectorats comme certaines organisations syndicales voudraient nous le faire croire. Cette réforme a été avant tout élaborée pour supprimer massivement des postes de PLP.

    Ce sont les solutions préconisées par celle-ci pour prévenir les sorties sans qualification qui sont inadaptées, inapplicables et même dangereuses pour l’avenir de l’enseignement professionnel.

     Le SNUEP-FSU dénonce entre autres le peu d’accompagnement des collègues qui sont confrontés à ces profonds changements. Les enseignants sont de plus en plus livrés à eux mêmes pour mettre en œuvre la partie pédagogique de la réforme.

     Le SNUEP-FSU demande que chaque discipline enseignée bénéficie d’un horaire hebdomadaire et d’un programme national officiel, ce qui n’est pas le cas pour certaines disciplines professionnelles (la construction par exemple).

     Le SNUEP-FSU demande que des formations soient mises en place rapidement afin d’accompagner tous les enseignants qui le désirent dans la mise en œuvre des nouveaux programmes.

     L’autonomie accrue donnée aux Etablissements dans l’application des grilles horaires est source de désorganisation et ne garantit plus l’équité et l’unité de formation sur l’ensemble du territoire national. L’application de ces grilles engendre une augmentation des effectifs par classe et une diminution des dédoublements qui ne permettent pas de mettre en place les conditions de la réussite et d’évaluation de tous les élèves. Cette nouvelle organisation vise avant tout à faire des économies de postes par une gestion plus souple des services des enseignants au détriment de la qualité d’accueil et d’enseignement des élèves.

     Le SNUEP-FSU demande le retour à des grilles horaires hebdomadaires et nationales par disciplines. Il demande aux collègues élus aux CA de contrôler le volume horaire qui doit être officiellement alloué aux élèves. Il condamne toute mise en compétition des disciplines que ce soit pour le calcul du volume horaire complémentaire, pour les heures projet et pour l’accompagnement personnalisé. Il demande à ce que les conditions d’enseignement soient réellement améliorées notamment en rétablissant les seuils de dédoublement.

     Le conseil pédagogique est un autre outil de dérèglementation administrative qui court-circuite parfois le CA. Or, il risque de prendre de plus en plus d’importance dans le cadre de l’application de cette réforme. Le SNUEP-FSU appelle les collègues à être vigilants sur le rôle donné à ces conseils.

    La seule réponse à la difficulté scolaire ne peut pas être le renoncement, la baisse des exigences ou des contenus disciplinaires. Le SNUEP-FSU constate que les seules passerelles envisagées sont des passerelles « descendantes » et que pour l’instant aucun dispositif viable n’est envisagé pour permettre à des élèves de CAP de poursuivre des études. Aucun moyen particulier (classe d’adaptation, par exemple) ne semble mis en œuvre pour permettre l’éventuelle « réintégration » des élèves issus d’un CAP, en classe de 1ère Bac Pro. Par ailleurs, les passerelles entre voie technologique et voie professionnelle, supposées théoriquement fonctionner dans les 2 sens, ne seront pas sans poser de réels problèmes d’adaptation aux élèves concernés. Difficile pour les élèves de seconde de la voie professionnelle de s’intégrer dans des classes de première technologique, sachant que les classes d’adaptation semblent vouées à la disparition.

     Le SNUEP-FSU réaffirme que l’accompagnement personnalisé ne pourra à lui seul compenser la disparition d’une année entière de formation. En tout état de cause, le SNUEP-FSU demande que ces heures soient dans le service des enseignants étant donné que l’accompagnement des élèves a toujours été une mission essentielle pour les PLP (par exemple en proposant un service 15 heures cours + 3 heures d’accompagnement). Il demande que cette aide soit réellement mise en place et applicable pour chaque élève. Il rappelle que cet accompagnement doit être utilisé dans le cadre pédagogique et s’opposera à toute dérive et notamment à son utilisation pour transférer les missions des COPsy vers les enseignants. Il dénonce les dérives déjà constatées à la rentrée (accompagnement personnalisé en HSE, variable d’ajustement pour les services des enseignants, non attribution de ces heures dans l’emploi du temps des élèves …).

     Le SNUEP-FSU condamne le CCF et son développement, notamment dans le cadre de la mise en place de la certification intermédiaire.

    Le SNUEP-FSU rappelle son attachement au caractère national des diplômes. Il demande le retour à une réelle formation aboutissant à un diplôme de niveau V reconnu par les branches professionnelles.  Le développement des CAP ne peut être l’unique solution à ce problème ; il doit déjà répondre à l’insertion professionnelle des élèves dits prioritaires. Un parcours  progressif doit être proposé aux élèves en difficulté du collège pour leur permettre d’accéder à un niveau IV de formation.

     Le SNUEP-FSU s’attachera à contrer la campagne de désinformation sur la réforme.

    Le SNUEP-FSU demande le rétablissement du parcours en 4 ans (BEP 2ans + Bac Pro 2ans) afin que tous les élèves puissent bénéficier de réelles chances de réussite par la voie professionnelle.

    Le SNUEP-FSU demande que les modalités de l’épreuve de contrôle en Bac Pro soient calquées sur celles de l’épreuve de rattrapage du Bac général et technologique.

     Le SNUEP-FSU appelle l’ensemble des collègues à se mobiliser pour défendre leurs conditions de travail, leur statut, leurs emplois pour préserver la qualité des enseignements et du service public et laïque de l’enseignement professionnel.


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