•  MOTION DU BUREAU NATIONAL DU 9 FEVRIER 2012 

    Lors de ses vœux au monde de l’éducation, le président de la République a annoncé la fin du collège unique sous prétexte qu’il serait source de la difficulté et de l’échec scolaire. Aujourd’hui, la structuration du collège en disciplines scolaires constituées est remise en cause. À la place, sont théorisées une nécessaire continuité entre le premier et le second degré en passant par une « primarisation » des premières années du collège ainsi qu’une diversification des voies dès la 4ème. L’objectif est d’éclater la cohérence du second degré et, par l’instauration d’une école à deux vitesses, permettre de baisser l’âge de la scolarité obligatoire. Ceci participe de la mise en place du projet éducatif libéral du gouvernement, occultant les lacunes en entrée de collège et toutes les dimensions sociales de la difficulté scolaire. Ceci renvoie à chaque élève, et à sa famille, la responsabilité de son échec. Le débat, ainsi posé aujourd’hui, obère complètement la question des moyens donnés au collège. Pour permettre à l’école de lutter contre l’échec scolaire, ceux-ci doivent être renforcés.

     Les élèves étant tou-tes capables - il n’existe pas de « don » pour l’école - les trois voies de formation du lycée doivent être considérées d’égale dignité. Pour cela, le collège doit préparer tou-tes les futur-es lycéen-nes à l’ensemble de ces voies sans proposer de parcours spécifique à un « profil » d’élève. De plus, pour le SNUEP-FSU une culture commune préparant à toutes les formations post-collège est nécessaire pour la poursuite d’études. Sans pour autant chercher une multivalence des enseignant-es de collège, mais refusant toute hiérarchie entre les disciplines et proposant leur décloisonnement, le SNUEP-FSU considère que l’enseignement professionnel doit être proposé pour tou-tes les élèves de collège et non à quelques- un-es, souvent les plus en difficulté, ce qui induit la plupart du temps une orientation par défaut vers la voie professionnelle.

     L’orientation des élèves pourrait ainsi être davantage choisie que subie, notamment en sortie de 3ème, un moment fort dans la scolarité des jeunes. C’est pourquoi du temps et des moyens doivent être alloués au service de l’orientation. Pour le SNUEP-FSU, l’orientation ne peut être une tâche dévolue aux enseignant-es et nécessite des COPsy en nombre, qui sont des professionnels spécifiques formés.

     Enfin, l’âge de la scolarité obligatoire ne doit pas être abaissé mais au contraire porté à 18 ans, quelle que soit la voie de formation choisie, afin d’élever réellement le niveau de qualification, et permettre à chacun-e l’accès à des formations tout au long de la vie.

    En conclusion, le SNUEP-FSU réaffirme la nécessité d’un collège unique pour tou-tes, préparant, par une culture commune, aux trois voies du lycée.

     


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  • MOTION DU BUREAU NATIONAL du 9 février 2012

    « L’école du socle » et son pendant, le Livret Personnel de Compétence (LPC), contribuent à la sectorisation de l’école, établissant de fait une scolarité à deux vitesses.

    Dans le premier degré, le SNUipp s’est prononcé contre l’imposition du LPC parce que les enseignant-es ne perçoivent pas l’intérêt pédagogique de renseigner un livret supplémentaire portant sur le socle, sans utilité ni pour les élèves ni pour les familles et sans cohérence avec les outils d’évaluation déjà mis en œuvre sur l’ensemble des programmes.

     Dans le second degré, le SNUEP-FSU, tout comme les autres syndicats de la fédération, ont permis, par leurs actions, de fragiliser le LPC et continuent à combattre ce mode d’évaluation.

     De son côté le ministère ne veut rien entendre. Il continue sa restructuration du système éducatif autour du socle commun. C’est pourquoi il envisage la suppression de la série « technologique » du Diplôme National du Brevet (DNB) à compter de 2013, et prévoit, pour la série « professionnelle » de ce diplôme, une évaluation se limitant aux seules compétences du socle. De plus en plus, dans les LP, des injonctions hiérarchiques demandent aux professeurs  d’entrer à leur tour dans la démarche de validation du socle pour les élèves qui n’auraient pas validés l’ensemble des compétences à la sortie de la 3ème. 

     Dans la même logique, l’évaluation par CCF des diplômes CAP, BEP et Bac Pro permet d’évacuer l’évaluation de la majeure partie des savoirs et savoirs-faire, qui était pourtant au cœur de nos pratiques évaluatives permettant l’obtention d’un diplôme national reconnu. Cette évaluation n’a plus comme objectif que de valider certaines compétences inscrites dans le socle commun et susceptibles d’être directement mobilisées dans une situation de travail (communication, recherche d’information, utilisation des TICE …). 

     Malgré tout conscient des difficultés que peut engendrer la complexité de l’évaluation par CCF, le ministère réfléchit actuellement aux possibilités de « simplification » et d’harmonisation de ce mode d’évaluation. Le danger est grand de voir apparaitre un livret de compétences professionnelles qui, en dehors du fait de rappeler le livret de l’ouvrier au XIXème, donc avec une forte connotation, fragiliserait davantage la valeur des diplômes. L’introduction du passeport professionnel dans le référentiel du nouveau Bac Pro Gestion et Administration en est l’illustration.

     Le SNUEP-FSU dénonce l’école du socle et réaffirme la reconnaissance de diplômes nationaux obtenus par examens ponctuels et finaux.

     Dans ce contexte, Il est  indispensable de continuer à combattre le LPC au moment où il est fortement décrédibilisé. Le SNUEP-FSU invite les personnels à continuer de refuser d’entrer dans la démarche du LPC, en poursuivant avec les syndicats de la FSU la campagne contre le socle et son évaluation à tous les niveaux.

     Concernant le nouveau DNB, le SNUEP-FSU dénonce la suppression de la série « technologique » et la limitation aux seules compétences du socle de l’évaluation pour la série « professionnelle ».

     

     

     


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    Article publié dans le journal National sur SNUEP-FSU N°57 ( septembre 2010)

    Le socle commun, quezako ? L'idée, sortie du chapeau de Fillon, est de mettre sur papier les « compétences » que tous les jeunes sont censés maitriser à différents stades de leur scolarité. Déjà en place dans le 1er degré, en « rodage » au collège, il arrive dans les LP/segpa/eréa et devra être appliqué cette année.

    Le socle commun est composé de trois paliers et sept « compétences ». Les paliers se situent en CE1, CM2 et en fin de cycle de collège, c'est à dire en 3ème, quelque soit sa spécificité.

    Voici la liste des compétences et leur numérotation officielle :

    1.                  maitrise de la langue française,

    2.                  pratique d'une langue vivante étrangère,

    3.                  principaux éléments de mathématiques, culture scientifique et technologique,

    4.                  maitrise des techniques usuelles de l'info et de la communication,

    5.                  culture humaniste,

    6.                  compétences sociales et civiques,

    7.                  autonomie et initiative.

    Seules les compétences 1, 3 et 6 figurent au palier 1.

    Le socle commun a été traduit en « livret de compétences », outil censé permettre de rendre compte de l'évaluation de ces compétences. Pour le palier des collégiens, la validation de certaines compétences conditionne l'obtention de Diplôme National du Brevet, c'est le cas du B2I.

    Le socle commun et le livret de compétences ont été conçus brutalement sans concertation. Ils nous sont imposés dans un contexte de détérioration massive de l’ensemble de l’Education Nationale dont nos élèves et nous-mêmes subissons les effets depuis quelques rentrées. Ces multiples contre-réformes ou prétendus projets transforment radicalement nos métiers et dégradent nos conditions de travail. Ils ont pour but essentiel de modifier la scolarité et les diplômes des élèves de façon à instaurer des « formations » visant à mettre en valeur des compétences qui seront « validées » par les équipes enseignantes. Au détriment de vrais enseignements.

    Dans le livret, il n'est jamais question de disciplines, de programmes, ou de savoirs. De surcroît, s'il est question d'évaluation, le terme d'examen est banni. Que deviennent les programmes et les examens, en particulier ici, le diplôme du Brevet ? En lycée professionnel nous connaissons les risques et les dérives du CCF, les pressions qu'il peut générer et quelle charge de travail il représente : des contenus flous et difficiles à appréhender. Une large place faite à l'oral, et un enseignement des savoir faire au détriment d’enseignements disciplinaires

    Certaines compétences ne correspondent donc à aucun savoir qui s’acquiert dans l’Ecole et ne figurent sur le livret que pour encourager et évaluer un comportement, qui se lui s’acquièrt en dehors de l’institution. C'est le cas des compétences 6 et 7, où il est question de la note de vie scolaire, de l'aptitude à s'investir dans un projet. Si dans l'absolu, il est évident que ces qualités sont à encourager et développer, comment et pourquoi les évaluer ? La société dans laquelle nous évoluons ne facilite pas le développement du sens civique pour tout le monde de la même façon. Il est d'ailleurs éclairant de lire qu'au palier 2, on exige des enfants de « respecter les autres et notamment d'appliquer les principes de l’égalité des filles et des garçons », alors que quelques lignes plus haut, les rédacteurs préconisé « l'application de la politesse dans ses relations avec ses camarades, […] et avec le maître. »

    Cette pédagogie par compétences, accompagnée d'un livret que l'on imagine devoir conserver toute sa vie, s'inscrit dans l'idée plus vaste de la formation tout au long de la vie, elle se développe au fur et à mesure que les droits et les conditions de travail des salariés se dégradent. Beaucoup de collègues des lycées professionnels connaissent cette pédagogie depuis longtemps à travers les  dispositifs de formations continue (GRETA, FCIL etc...) qui se déroulent dans nos lycées. Si l'on peut concevoir que l'on forme des adultes professionnels en développant leurs compétences pour les rendre plus performants, et cela avec des moyens humains et financiers que l'enseignement initial n'a pas (matériel, groupes moins nombreux, nombre d'heures supérieur), le SNUEP-FSU conteste l'application de ces idées à nos élèves, qui ont besoin non pas d'une formation, mais d'un enseignement qui leur donne les savoirs nécessaires pour évoluer dans la vie et la société. Cet enseignement requiert des moyens importants, il doit être le même pour tous sur tout le territoire, et pour cela, il doit être sanctionné par des diplômes nationaux. La journée d’action du 6 septembre est motivée par des revendications pour des moyens pour l'éducation, le socle commun et son livret de compétences montrent concrètement que nous avons raison.

     

    Pétition commune SNES, SNEP et SNUEP-FSU en ligne : www.snes.edu/Livrets-de-competences-lettre.html


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