• Article publié dans le joural national du SNUEP-FSU N°53 ( décembre 2009)

    La réforme du bac pro entérine la mort du BEP et accorde aux élèves la possibilité d’obtenir une certification intermédiaire appelée BEP rénové ou encore un CAP en lieu et place d’un diplôme national et ce dès 2011.

     Public concerné

    Lors de leur formation, les élèves préparant un bac pro 3 ans en formation initiale présenteront obligatoirement les épreuves de niveau V, soit un CAP ou un BEP « rénové ». Ce diplôme intermédiaire étant rattaché à chaque spécialité, il sera dépendant de la filière bac que l’élève aura choisi. Ces diplômes rénovés pourront toujours être obtenus par d’autres voies (candidatures individuelles, candidats de la formation continue ou à la VAE).  Pour présenter cette certification intermédiaire, les élèves devront avoir suivi un nombre minimum de semaines de stage (PFMP) : 8 semaines pour le CAP et 6 semaines pour le BEP. Seuls 4 BEP sont maintenus de façon transitoire : Carrières Sanitaires et Sociales, Conduite et service dans les transports routiers, métiers de la restauration et de l’hôtellerie, optique lunetterie.

    Les élèves entrés en formation au bacpro3 ans en 2008 dans le cadre de l’expérimentation pourront, sur la base du volontariat, se présenter aux épreuves d’un diplôme de niveau V. Si c’est un BEP, ce sera un bep « ancien régime ». Ainsi, la formation initiale préparant au BEP disparaît pour laisser place à une « certification intermédiaire », qui atteste de l’acquisition de compétences professionnelles, adaptées aux compétences requises du bacpro3. On adapte ainsi le diplôme intermédiaire, quitte à le dénaturer et le déprofessionnaliser.

     

    Modalités de certification 

    « Pour les candidats au BEP […], quatre épreuves, dont deux professionnelles, seront évaluées par contrôle en cours de formation (CCF). Ce contrôle sera effectué au cours des deuxième et troisième semestres de formation de baccalauréat professionnel »1

    L’évaluation de l’enseignement général2 se fera sur la base des programmes Bac Pro 3 ans. L’examen comptera 3 unités générales : le français, histoire-géographie et éducation civique, les mathématiques-sciences (ou seulement mathématiques pour les bacs secteur services) et l’EPS. L’enseignement de Prévention Santé Environnement fera l’objet d’une évaluation spécifique dans le cadre de l’épreuve professionnelle pratique. Quant aux langues vivantes, elles disparaissent complètement pour ne plus être évaluées que dans le cadre du CECRL (cadre européen commun de références des langues). Restera la possibilité de faire inscrire sur le diplôme une qualification « langue vivante » avec le niveau atteint pour les candidats en faisant la demande lors de leur inscription à l’examen.

    Toutes les épreuves citées, à l’exception du français, histoire-géographie et éducation civique (épreuves en fin de 1ère professionnelle), seront évaluées dans le cadre des CCF. Ces évaluations devront intervenir en fin de seconde professionnelle et au cours du premier trimestre de la seconde année de formation.

     

    Qualifications / diplômes

    Avec cette réforme, le gouvernement accommode le MEDEF en instaurant une déqualification de tout un pan de la jeunesse. A un vrai diplôme de qualification professionnelle, on substitue une simple certification de compétences, qui n’est plus un diplôme national. Les diplômes du BEP ou CAP tels qu’ils existent encore servent de référence aux grilles de qualification des conventions collectives. La réforme du bac pro 3 ans et son corollaire la suppression des diplômes nationaux participent ainsi en partie au démantèlement du droit du travail et à la précarité.

    La formation aux disciplines de l’enseignement générale dans la voie professionnelle permet aux élèves de se préparer à un haut niveau de qualification. Dévaluer ces enseignements, c’est aussi oblitérer les chances d’accès de ceux qui se projettent dans une poursuite d’études post-bac et ne pas s’engager dans la voie de la démocratisation de l’école.

    En dévaluant l’enseignement général et en rendant facultatif la réussite de cette certification pour l’obtention du baccalauréat professionnel, on fait face à une réforme qui renonce à  l’élévation des qualifications pour les élèves les plus en difficulté. Et ce n’est pas en supprimant la formation préparant à un premier diplôme de qualification professionnelle que nous règlerons la question du décrochage scolaire et du nombre d’élèves sortant du système éducatif sans qualification.

    Le SNUEP-FSU revendique:

    ● le retour à des diplômes nationaux qui passent par des épreuves ponctuelles et un cadrage national ;

    ● la reconnaissance de ces diplômes par les conventions collectives ;

    ● le retour à une véritable formation en 2 ans permettant l’obtention du BEP et garantissant un réel niveau V de formation ;

    ● le retour à l’évaluation des langues intégrée aux diplômes ;

    ● l’ouverture de postes aux concours en Lettres-espagnol, Lettres-anglais et Lettres-allemand pour répondre aux besoins de la montée en puissance de l'enseignement des langues en bac pro.

    Textes officiels:

    BO spéciale N°9 du 15-10-2009 

    Arrété du 8-07-2009 : BEP : Modalités d’évaluation de l’enseignement général.

    Arrété du 20-07-2009 : liste CAP/BEP intermédiaires

    Note de service du 25 septembre 2009

     

     

     


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  • Article publié dans  le journalnational du SNUEP-FSU N°51 ( septembre 2009)

    Le Conseil Supérieur de l’Education (CSE) a examiné, lors de sa séance du 1er juillet, le projet d’arrêté relatif aux modalités d’évaluation de l’enseignement général du Brevet d’Etude Professionnel qui n’est plus qu’une certification intermédiaire délivrée au cours du cursus de formation au baccalauréat professionnel.

    Ce projet a obtenu un avis plus que négatif du Conseil (Pour : 10, Contre : 35, Abstention : 0, Refus de vote : 0)

    Les disciplines générales qui sont évaluées pour l’examen sont regroupées dans trois épreuves correspondant chacune à une unité.

    Les modalités de l’évaluation :

    Pour les candidats de la formation initiale (lycées publics et privés sous contrat et CFA habilités) l’épreuve de français, histoire géographie, éducation civique est à évaluer en mode ponctuel. Les autres épreuves (Mathématiques – Sciences Physiques, éducation Physique et Sportive) sont évaluées en Contrôle en Cours de Formation.

    L’enseignement général de Prévention – Santé – Environnement fait l’objet d’une évaluation spécifique.

    Pour les candidats ayant préparés le diplôme par la formation continue, l’ensemble des épreuves générales est évalué par Contrôle en Cours de Formation.

    Pour les candidats préparant un baccalauréat professionnel par la voie de l’apprentissage dans des centres non habilités, l’ensemble des épreuves est évalué par contrôle ponctuel.

    Ces modalités seront applicables pour la session 2011. Les quatre spécialités « hors réforme » restent régies par les dispositions antérieures.

     

    FRANÇAIS – HISTOIRE – GEOGRAPHIE – EDUCATION CIVIQUE (coefficient 6)

    • Epreuve ponctuelle écrite (notée sur 20)  de durée 3 h

    Français 1h 30 et histoire –géographie – éducation civique 1h 30 chacune des épreuves notée sur 10.

    Dans le cas d’un CCF : une situation en lecture de 50 min et une situation en écriture de 50 min. et deux situations d’une heure chacune, en histoire géographie.

               

     MATHEMATIQUES – SCIENCES PHYSIQUES (coefficient 4)

    Contrôle en cours de formation pour les spécialités comportant des sciences physiques et chimiques

    • Une situation d’évaluation en mathématiques notée sur 20
    • Une situation d’évaluation en sciences physiques et chimiques notée sur 20. Cette situation est fractionnée en deux séquences, chacune notée sur 10 (activité expérimentale notée sur 7 et compte rendu sur 3). Chaque séquence doit s’appuyer sur une activité expérimentale.

    Contrôle en cours de formation pour les spécialités qui ne comportent que des mathématiques.

    • Une situation d’évaluation notée sur 20 fractionnée en deux séquences, chacune notée sur 10. 

     

    Dans le cas d’épreuves ponctuelles (centres non habilités) l’évaluation consiste soit à deux épreuves (mathématiques et sciences physiques)  notées sur 10 d’une durée de 1 h, soit à une seule épreuve de mathématique notée sur 20 d’une durée de 1h.

     

    PREVENTION- SANTE – ENVIRONNEMENT (coefficient 1)

                Deux situations d’évaluation pour le CCF sous forme écrite d’une durée de 1 h. Pour les candidats concernés par une épreuve ponctuelle, cette dernière comprendra deux parties.

     

    Ce projet d’arrêté acte définitivement la fin du cursus BEP. Si la possibilité de se présenter à des épreuves reste, ce niveau de qualification va perdre toute sa pertinence et ne sera plus une priorité pour les candidats d’autant plus qu’il ne sera pas obligatoire pour de nombreux candidats (apprentissage). Il était pourtant indispensable d’offrir une véritable qualification de niveau V pour de nombreux élèves issus du collège et pour lesquels un cursus en quatre années vers le baccalauréat professionnel était la seule façon de se retrouver en situation de réussite.

     

    Cet arrêté, qui est conforme aux textes précédents sur la voie professionnelle, fait appel largement au CCF. Cet usage abusif a été condamné depuis longtemps par le SNUEP-FSU. Face à notre insistance, la DGESCO annonce pour l’année scolaire un bilan et un débat sur le CCF. Le CSE en sera saisi. Nous faisons donc appel à chacun d’entes vous pour nous aider à compléter notre argumentation en nous signalant des exemples concrets de dysfonctionnement de ce mode d’évaluation.

     

                                                                                                                          René PASINI

     

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