• Parution d’un rapport de l’Inspection Générale qui conforte l’analyse du SNUEP-FSU.

    Le 7 septembre 2009 est paru un rapport1 de l’inspection générale sur la réforme de la voie professionnelle. Ce rapport relève un certain nombre de problèmes engendrés notamment par une réforme menée à marche forcée et par sa mise en place précipitée. Il met l’accent sur le rôle déterminant de la carte des formations et notamment de l’offre de formation en CAP qui doit « offrir à des jeunes qui ne peuvent s’engager dans le bac pro en 3 ans la possibilité d’accéder à une qualification ». Ainsi, « l’ajustement de l’offre de CAP par rapport à celle de baccalauréat professionnel joue un rôle stratégique pour l’ensemble de la réforme ». Il note que la réforme va créer un besoin d’accueil supplémentaire en CAP qui « doivent être en mesure de prendre en charge plusieurs types de jeunes à des niveaux différents (élèves de SEGPA, 3ème d’insertion, 3ème DP6 ou encore décrocheur de classe de 2nde du cycle 3 ans) », mais il constate par ailleurs que « la grande majorité des CAP ne sont pas ou plus réservés aux publics des dispositifs spécialisés et sont ouverts à des publics mixtes ». Le SNUEP-FSU rappelle qu’il n’existe pas de CAP dans certaines filières, dans le tertiaire administratif, par exemple.

     

    Le SNUEP-FSU avait déjà dénoncé les effets néfastes que cite le rapport. Ainsi, la mise en autonomie trop rapide des établissements engendre des disparités dans l’application des grilles horaires et notamment de l’accompagnement personnalisé. Cette autonomie organise aussi la mise en concurrence des disciplines et des collègues. Ainsi, en affirmant que « la nouvelle organisation des enseignements (…) va modifier profondément le cadre de travail et les pratiques des équipes pédagogiques », l’IG se demande comment, dans ce contexte, les lycées professionnels pourront « mettre en place les conditions matérielles et organisationnelles qui favorisent le travail collectif des équipes pédagogiques » ?

     La réforme a bien sûr des conséquences sur l’orientation post-3ème. Ainsi, les IG ont pu observer un certain glissement du flux des élèves de la voie techno vers la voie pro qui risque de reléguer les élèves les plus fragiles vers le CAP. L’inspection s’interroge sur les objectifs poursuivis au niveau national concernant le devenir des passerelles entre voie professionnelle et voie technologique. « Réaffirmée dans son principe, la possibilité pour un jeune, engagé dans la voie professionnelle, de rejoindre la voie technologique doit-elle être limitée à des parcours individuels d’un petit nombre d’élèves ou doit-elle être maintenue à sa hauteur actuelle ? »

    Le rapport constate déjà une dévalorisation du BEP rénové et demande l’abandon du terme certification intermédiaire « dénomination dont les effets sont visiblement dévalorisants » et préconise une simplification de l’organisation du cursus en 3 ans « en allégeant le dispositif de certification par la définition du BEP à partir d’une extraction pertinente des unités ou sous unités du Bac pro ».

    Pour le SNUEP-FSU, cette certification intermédiaire pose aussi de gros problèmes dans l’organisation du cycle 3 ans ! Les solutions ne peuvent être ni d’en changer le nom pour le crédibiliser aux yeux des professionnels, ni de proposer de valider pour le coup un BEP en 3 ans  pour ceux qui ne pourraient pas réussir le baccalauréat.

     

    Le SNUEP-FSU contrairement à l’IG n’a pas l’impression que cette réforme « est portée globalement par une dynamique positive ». Bien au contraire, elle soulève de multiples inquiétudes : de plus en plus de collègues s’interrogent sur l’efficacité d’une telle réforme.

    Le SNUEP-FSU salue le retour sur le devant de la scène de l’inspection générale qui paraissait avoir été écartée des discussions et de la mise en place de la réforme. Elle avait été en effet très critique sur le BAC PRO 3 ans (rapport Prat).

    Peut-on alors penser que l’IG serait d’accord avec le SNUEP-FSU pour dire qu’il faut remettre à plat cette réforme et réintroduire un cycle de formation en 2 ans menant à un niveau V pour les élèves les plus en difficulté ? Voire avec une réforme du BAC PRO en 4 ans ?

    Jérôme Dammerey

     1 Ce texte, rédigé sous la direction de Brigitte Doriath (IGEN) et Jean François Cuisinier (IGAENR) se base sur une étude menée dans quatre académies : Caen, Versailles, Toulouse et Strasbourg. Ce rapport peut être consulté sur le site www.snuep.com (rubrique secteur éducation).


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